LE "TESTEUR" DE BROCHES DU CLUB ALPIN BELGE - HAPPY BIRTHDAY
!!!!
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Que le temps passe vite… Deux ans déjà que l'on nous annonçais crânement
l'acquisition d'un bidule que je qualifiais d'emblée de débilité et en ajoutant
! Il faut arrêter le délire… Mais qu'est donc devenu l'engin ? D'après des
sources bien informées, on n'a plus jamais entendu parler de "
l'instrument infernal"
L'objet helvétique doit sans nul doute croupir dans une des caves de l' Avenue
Albert Ier à Namur…Heureusement d'ailleurs pour la sécurité de tous…
Un anniversaire ça se fête !!! Et comme mes propos ont été censurés sur le FB
du CAB, Je me fais un immense plaisir en vous remémorant "l'affaire"
TESTS DES
BROCHES ATTENTION !
Le Club Alpin Belge investit et nous annonce l'acquisition d'un "appareil
de test des broches scellées" nommé ainsi par ses concepteurs Suisses qui
précisent "Il sera avant tout utilisé dans les cours de rééquipement de
voies" Et ils ajoutent "La mise en place de l'appareil de test exige
concentration et connaissances spécifiques".
Tout
d'abord il faut savoir, que c'est le scellement que l'on va tester, pas la
broche et que, la résistance du scellement et de la broche à une traction
verticale, est bien supérieure à la résistance d'une traction axiale.
Paradoxe
! C'est pourtant en traction axiale que les "tests" vont être
réalisés, chercher l'erreur...
Lors
d'une chute, (la loi de la pesanteur oblige) la traction se fera toujours vers
le bas, de façon verticale (perpendiculairement à l'axe de la broche) En
moindre mesure latéralement mais JAMAIS en
traction axiale, sauf, bien évidemment dans les toits ou des surplombs très
prononcés.
Il
s'agit donc de tests de traction afin de déterminer si la broche en place est
fiable.
On
nous certifie "que le test n’est en aucun cas « destructeur » car la force
appliquée en axiale est limitée à 500 kg, soit 1/3 de la charge de rupture
minimale.
Même à 1/3 de la charge de rupture, effectuer ces essais sur l'équipement à
demeure dans les voies, est pour moi tout à fait irresponsable, dangereux et
risquerai de saper insidieusement l'assemblage.
Je
cite: "Il est évident qu’une broche testée dans ce sens va souffrir même
légèrement donc une broche testée bonne ou mauvaise devrait être remplacée
juste après"
Accepteriez-vous
que l'on fasse des tests similaires sur votre matériel personnel, corde,
sangle, dégaines, mousquetons, descendeur et ensuite continuer à vous en
servir... ?
Bien
que la pose des broches soit relativement récente, il faut aussi tenir compte
de l'ancienneté des ancrages, de la rouille et de la corrosion galvanique
particulièrement à Dave.
De l'orientation du rocher, l'humidité relative du
site, s'il est situé en sous bois, dans un endroit particulièrement pollué,
sans négliger, bien que plus rare l'inéluctable mécanique des roches.
Un
exemple, à Freyr ou il y a plus de 600 voies, quels itinéraires vont êtres
choisis et sous quel critère ? Tester une ou plusieurs broches, ne sert
strictement à rien, en effet, dans une voie, un ancrage peut très bien tenir,
un autre moins bien et le suivant pas du tout.
Bref
! Vous l'aurez compris" tirer" sur un ancrage pour s'assurer de sa
solidité, n'arrange pas toutes les choses, il faut bien évidemment des
vérifications régulières mais surtout la collaboration, l'attention et le bon
sens des grimpeurs qui parcourent ces itinéraires, le contrôle visuel reste
pour moi primordial.
Et
se rappeler que, malgré toute l'attention apportée lors de l'équipement d'une
voie en falaise, nul ne peut garantir la fiabilité absolue des points
d'ancrage, le croire serait un leurre.
Dans
le doute, chaque grimpeur est tenu de prendre les mesures de prudence qui
s'impose, cela en toute circonstance.
Rocher et béton
Comparons ce
qui est comparable
Les propriétés mécaniques et chimiques du béton sont totalement différentes des
roches. En conséquence, vouloir évaluer les tests réalisés en industrie sur des
amarrages fixés sur des structures en béton ou autres maçonneries, n'est
absolument pas comparable et totalement fantaisiste.
De
surcroît, la solidité du minéral, diffère selon sa nature et de sa structure,
comme les rochers de Beez et du Néviau constitué de calcaire dolomitique
sablonneux par zone, le poudingue de Régissa, le quartzite, le grès calcareux
de Durnal, ou celui plus spécifique de Grosse Roche du grès arénite quartzique.
Voici
l'avis d'un éminent professeur de l'université de Liège une référence en ce
domaine.
Professeur
ordinaire, responsable du laboratoire de Pétrologie sédimentaire. Licencié en
géologie (ULB), DEA en sédimentologie (Paris-XI), agrégé en géographie (ULB),
docteur en sciences (ULB).
Bonjour
Monsieur Vittoz,
Je
suis bien sûr d’accord avec vous. La roche est en effet un matériau très
différent du béton dans sa nature, ses discontinuités spécifiques, porosité,
etc.
Bien
cordialement,
Mais
aussi:
Bonjour
Jean-Claude,
Après lecture de ton article, avec lequel je suis en accord complet, un point
sécurité me paraît très important, faire subir à des ancrages en place une
force de 500kg en traction n'est pas vraiment un test non destructif sans
conséquence pour l'amarrage.
Qui
plus est nous ne sommes pas dans du béton aux caractéristiques connues.
La variété de nos rochers, nos broches et des résines utilisées font qu'il sera
très difficile d'établir un référentiel de contrôle.
Et que dire de la sanction ?? Si ces tests devaient être
effectués dans les voies, qu'elle confiance devront nous accorder à ces
ancrages par la suite ???
Francis ATTA - Responsable Essais Non destructifs, Responsable équipe intervention
(Risques Industriels Majeures) Référent travaux en hauteur - Groupe SAFRAN.
Pratiquant:
La spéléo, l'escalade, le canyonisme, la via ferrata.
Je cite aussi Jean-Michel Geets "Concernant les ancrages en
demeure dans les voies.. A quoi ça sert et quel sera le traitement des données
? Remplacer toute une voie ? Tout un massif ? Selon un test non destructif qui
n a pas dès lors de valeur (en traction seule)."
Et
avant cela... Il y a hélas tellement d ancrages à remplacer et de relais à
fiabiliser dans nos voies belges... " Broches installées avec l'œil
horizontal, anciens ancrages ou pire.. les pitons cimentés de Dave"
Mais encore:
Un autre exemple parmi tant d'autres de
mauvaise gestion de nos décideurs, vous vous
souvenez sans doute des 7 pages dans A&A n°192 concernant le fameux testeur
de broches, dont 5 pages étaient exclusivement réservées pour justifier son achat
et son usage, un raisonnement pathétique qui ne tient pas la route, face
aux arguments des spécialistes.
Eddy Abts
En conclusion:
Le
fait de savoir qu'une broche sur dix n'a pas résisté au test dans la voie X,
idem dans la voie Y servira finalement à quoi ? A pas grand chose assurément...
Ces tests comme pour l'ensemble des tests en général, doivent (et sont)
effectués en "labo" sur des éprouvettes destinées à cet effet et le
matériel testé est définitivement jeté AU REBUS.
Si
malgré tout ces épreuves sont exécutées sur le terrain, il faut impérativement
qu'elles soient effectuées sur des "Blocs" ou sur des secteurs hors
voies. Si les tests devaient êtres pratiqués dans les voies qu'ils soient
positifs ou négatifs, les ancrages doivent être obligatoirement remplacés.
POUR VOTRE SECURITE Voyez aussi:
http://infos-escalade.blogspot.com/2018/05/normal-0-21-miseen-garde-sur-les.html