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mercredi 16 janvier 2019

LE "TESTEUR" DE BROCHES DU CLUB ALPIN BELGE


LE "TESTEUR" DE BROCHES DU CLUB ALPIN BELGE - HAPPY BIRTHDAY !!!!



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Que le temps passe vite… Deux ans déjà que l'on nous annonçais crânement l'acquisition d'un bidule que je qualifiais d'emblée de débilité et en ajoutant ! Il faut arrêter le délire… Mais qu'est donc devenu l'engin ? D'après des sources bien informées, on n'a plus jamais entendu parler de " l'instrument infernal"

L'objet helvétique doit sans nul doute croupir dans une des caves de l' Avenue Albert Ier à Namur…Heureusement d'ailleurs pour la sécurité de tous…

Un anniversaire ça se fête !!! Et comme mes propos ont été censurés sur le FB du CAB, Je me fais un immense plaisir en vous remémorant "l'affaire"

                
TESTS DES BROCHES ATTENTION !

Le Club Alpin Belge investit et nous annonce l'acquisition d'un "appareil de test des broches scellées" nommé ainsi par ses concepteurs Suisses qui précisent "Il sera avant tout utilisé dans les cours de rééquipement de voies" Et ils ajoutent "La mise en place de l'appareil de test exige concentration et connaissances spécifiques".

Tout d'abord il faut savoir, que c'est le scellement que l'on va tester, pas la broche et que, la résistance du scellement et de la broche à une traction verticale, est bien supérieure à la résistance d'une traction axiale.

Paradoxe ! C'est pourtant en traction axiale que les "tests" vont être réalisés, chercher l'erreur...

Lors d'une chute, (la loi de la pesanteur oblige) la traction se fera toujours vers le bas, de façon verticale (perpendiculairement à l'axe de la broche) En moindre mesure latéralement mais JAMAIS en traction axiale, sauf, bien évidemment dans les toits ou des surplombs très prononcés.
Il s'agit donc de tests de traction afin de déterminer si la broche en place est fiable.
On nous certifie "que le test n’est en aucun cas « destructeur » car la force appliquée en axiale est limitée à 500 kg, soit 1/3 de la charge de rupture minimale.

Même à 1/3 de la charge de rupture, effectuer ces essais sur l'équipement à demeure dans les voies, est pour moi tout à fait irresponsable, dangereux et risquerai de saper insidieusement l'assemblage.

Je cite: "Il est évident qu’une broche testée dans ce sens va souffrir même légèrement donc une broche testée bonne ou mauvaise devrait être remplacée juste après"

Accepteriez-vous que l'on fasse des tests similaires sur votre matériel personnel, corde, sangle, dégaines, mousquetons, descendeur et ensuite continuer à vous en servir... ?

Bien que la pose des broches soit relativement récente, il faut aussi tenir compte de l'ancienneté des ancrages, de la rouille et de la corrosion galvanique particulièrement à Dave. 
De l'orientation du rocher, l'humidité relative du site, s'il est situé en sous bois, dans un endroit particulièrement pollué, sans négliger, bien que plus rare l'inéluctable mécanique des roches.

Un exemple, à Freyr ou il y a plus de 600 voies, quels itinéraires vont êtres choisis et sous quel critère ? Tester une ou plusieurs broches, ne sert strictement à rien, en effet, dans une voie, un ancrage peut très bien tenir, un autre moins bien et le suivant pas du tout.

Bref ! Vous l'aurez compris" tirer" sur un ancrage pour s'assurer de sa solidité, n'arrange pas toutes les choses, il faut bien évidemment des vérifications régulières mais surtout la collaboration, l'attention et le bon sens des grimpeurs qui parcourent ces itinéraires, le contrôle visuel reste pour moi primordial.

Et se rappeler que, malgré toute l'attention apportée lors de l'équipement d'une voie en falaise, nul ne peut garantir la fiabilité absolue des points d'ancrage, le croire serait un leurre.
Dans le doute, chaque grimpeur est tenu de prendre les mesures de prudence qui s'impose, cela en toute circonstance.


                             Rocher et béton
             Comparons ce qui est comparable

Les propriétés mécaniques et chimiques du béton sont totalement différentes des roches. En conséquence, vouloir évaluer les tests réalisés en industrie sur des amarrages fixés sur des structures en béton ou autres maçonneries, n'est absolument pas comparable et totalement fantaisiste.

De surcroît, la solidité du minéral, diffère selon sa nature et de sa structure, comme les rochers de Beez et du Néviau constitué de calcaire dolomitique sablonneux par zone, le poudingue de Régissa, le quartzite, le grès calcareux de Durnal, ou celui plus spécifique de Grosse Roche du grès arénite quartzique.

Voici l'avis d'un éminent professeur de l'université de Liège une référence en ce domaine.
Professeur ordinaire, responsable du laboratoire de Pétrologie sédimentaire. Licencié en géologie (ULB), DEA en sédimentologie (Paris-XI), agrégé en géographie (ULB), docteur en sciences (ULB).

Bonjour Monsieur Vittoz,
Je suis bien sûr d’accord avec vous. La roche est en effet un matériau très différent du béton dans sa nature, ses discontinuités spécifiques, porosité, etc.

Bien cordialement,

Mais aussi:

Bonjour Jean-Claude,

Après lecture de ton article, avec lequel je suis en accord complet, un point sécurité me paraît très important, faire subir à des ancrages en place une force de 500kg en traction n'est pas vraiment un test non destructif sans conséquence pour l'amarrage.
Qui plus est nous ne sommes pas dans du béton aux caractéristiques connues.

La variété de nos rochers, nos broches et des résines utilisées font qu'il sera très difficile d'établir un référentiel de contrôle.

Et que dire de la sanction ?? Si ces tests devaient être effectués dans les voies, qu'elle confiance devront nous accorder à ces ancrages par la suite ???

Francis ATTA - Responsable Essais Non destructifs, Responsable équipe intervention (Risques Industriels Majeures) Référent travaux en hauteur - Groupe SAFRAN.

Pratiquant: La spéléo, l'escalade, le canyonisme, la via ferrata.

Je cite aussi Jean-Michel Geets "Concernant les ancrages en demeure dans les voies.. A quoi ça sert et quel sera le traitement des données ? Remplacer toute une voie ? Tout un massif ? Selon un test non destructif qui n a pas dès lors de valeur (en traction seule)."
Et avant cela... Il y a hélas tellement d ancrages à remplacer et de relais à fiabiliser dans nos voies belges... " Broches installées avec l'œil horizontal, anciens ancrages ou pire.. les pitons cimentés de Dave"
Mais encore:

Un autre exemple parmi tant d'autres de mauvaise gestion de nos décideurs, vous vous souvenez sans doute des 7 pages dans A&A n°192 concernant le fameux testeur de broches, dont 5 pages étaient exclusivement réservées pour justifier son achat et son usage, un raisonnement pathétique  qui ne tient pas la route, face aux arguments des spécialistes.

Eddy Abts

En conclusion:
Le fait de savoir qu'une broche sur dix n'a pas résisté au test dans la voie X, idem dans la voie Y servira finalement à quoi ? A pas grand chose assurément...
 Ces tests comme pour l'ensemble des tests en général, doivent (et sont) effectués en "labo" sur des éprouvettes destinées à cet effet et le matériel testé est définitivement jeté AU REBUS.

Si malgré tout ces épreuves sont exécutées sur le terrain, il faut impérativement qu'elles soient effectuées sur des "Blocs" ou sur des secteurs hors voies. Si les tests devaient êtres pratiqués dans les voies qu'ils soient positifs ou négatifs, les ancrages doivent être obligatoirement remplacés.

POUR VOTRE SECURITE Voyez aussi:

http://infos-escalade.blogspot.com/2018/05/normal-0-21-miseen-garde-sur-les.html

J-C VITTOZ - MES REALISATIONS

  "Mieux vaut ouvrir une voie, celles existantes on  peut toujours y revenir plus tard..."                                      ...